• Revues

    La fabrique du compromis sur le marché du travail suisse. Évolutions et défis actuels

    NEG_020_L148Cet article fait partie du numéro 20 de la revue Négociations, qui consacre un dossier spécial à la thématique suivante: Penser le compromis.
    La contribution de Jean-Michel Bonvin et Nicola Cianferoni présente une analyse de la notion de compromis et de son rôle dans le contexte du marché du travail suisse, caractérisé par la volonté des divers acteurs en présence de privilégier les solutions de compromis, que ce soit au niveau politique, au niveau de la branche ou de l’entreprise. Ce contexte est donc marqué par la prédominance d’un type de négociation largement intégratif où chacun des participants au jeu négociatoire est censé trouver un avantage.
    Cependant, les auteurs montrent comment les récentes transformations du marché du travail suisse (accroissement des exigences de flexibilité, pression à la compétitivité, etc.) ont remis en cause les fondements de ce modèle ainsi que la possibilité même d’une négociation intégrative. Ils se demandent ainsi si cette évolution ne tend pas à déboucher sur des formes de négociation distributives, où les gains d’une partie coïncident avec les pertes de l’autre.
    Après avoir présenté le contexte d’émergence et les caractéristiques principales du modèle helvétique de compromis, Jean-Michel Bonvin et Nicolas Cianferoni mettent en lumière les défis posés par ses évolutions récentes et les illustrent au moyen d’une étude de cas portant sur une entreprise de l’industrie des machines.
    Téléchargez l’article de Jean-Michel Bonvin et Nicola Cianferoni via la plateforme Cairn.info.
    Références complètes: Bonvin, J.-M., & Cianferoni, N. (2013). «La fabrique du compromis sur le marché du travail suisse. Évolutions et défis actuels.» Négociations, 20(2), 59-71.

  • Notes de lecture

    À propos de “L’assurance chômage en Suisse. Une sociohistoire (1924-1982)”, ouvrage de J.-P. Tabin et C. Togni

    Note de lecture publiée dans la revue Revue suisse de sociologie, n°40, 2013, p. 593-595.
    Jean-Pierre Tabin & Carola Togni, L’assurance chômage en Suisse. Une sociohistoire (1924-1982), Editions Antipodes, Lausanne, 2013, 229 pages.

    L’entrée en vigueur d’une assurance chômage obligatoire est l’aboutissement d’un processus long et complexe. Les auteurs proposent d’en établir une «socio-histoire» basée «sur le dépouillement systématique de sources et sur l’interprétation sociologique de ce qu’elles révèlent» (p. 14). Leur thèse peut être résumée ainsi: la création d’une assurance chômage institutionnalise l’émergence d’une nouvelle catégorie sociale, le chômage, située à mi-chemin entre la pauvreté et l’emploi. Ils estiment qu’un double consensus caractérise la période étudiée (1924–1982): d’une part, l’emploi est perçu comme «le seul moyen de distribuer la richesse en société» (p. 12) et, d’autre part, les coûts liés à l’indemnisation des chômeurs doivent être pris en charge « au sein d’un collectif » (p. 13). Le propos des auteurs est structuré autour de cinq chapitres dont chacun se rapporte à une période historique bien délimitée. Le premier chapitre focalise son attention sur les années qui suivent la Première Guerre mondiale, le deuxième sur la Grande Dépression des années 1930, le troisième sur les années de la Seconde Guerre mondiale, le quatrième sur la période de forte croissance économique des Trente Glorieuses et le cinquième sur la crise économique associée au choc pétrolier de 1973–74.
    La Loi fédérale sur l’assurance chômage de 1924, premier jalon de ce long parcours, introduit la participation de l’Etat fédéral au financement des caisses. Il s’agit par là d’assurer la survie des caisses syndicales dont la situation financière se dégrade avec la hausse du chômage qui sévit durant la Première Guerre mondiale. Ces subventions sont allouées en contrepartie d’une limitation du droit de grève et d’une gestion comptable clairement séparée des autres activités syndicales. L’Etat fédéral dispose ainsi des leviers nécessaires à une première forme de contrôle des syndicats dans la gestion du chômage. Les subventions favorisent les caisses publiques et paritaires sur le long terme, au détriment de celles syndicales qui voient la proportion d’assurés (comparativement à l’ensemble des caisses) diminuer de 94% à 30% entre 1924 et 1975.
    La révision constitutionnelle de 1947 permet de consolider les dispositions en vigueur tout en abrogeant un arrêté que le Conseil fédéral avait édicté en 1942, lorsqu’il disposait des pleins pouvoirs. D’après Tabin et Togni, le processus de «normalisation» de l’assurance se traduit à ce moment-là par l’adoption de quatre principes: le caractère facultatif de l’assurance, le financement par l’impôt et les cotisations salariales, la concurrence entre caisses et l’imposition de règles uniformes pour l’octroi des indemnités. Cette nouvelle base légale répond à la volonté de consolider la paix du travail et d’assurer une main-d’œuvre qualifiée sur le marché du travail. C’est pourquoi «l’accent (…) n’est plus mis sur l’indemnisation, mais sur la possibilité de changer les qualifications ou de renforcer la mobilité du travail» (p. 112). Le statut du chômeur connaît néanmoins une amélioration, en particulier pour les ouvriers masculins qualifiés.
    Le pays connaît une crise économique d’envergure au milieu des années 1970, mais le taux de chômage officiel n’augmente pas pour autant de manière significative. Parmi les explications proposées figurent le retrait des femmes du marché de l’emploi, le retour des étrangers dans leurs pays d’origine et l’exclusion des personnes non assurées des statistiques. Un nombre croissant de salariés décide néanmoins de s’affilier auprès d’une caisse de chômage. Quant au gouvernement et aux partis politiques, ils considèrent tous qu’une révision de l’assurance chômage est nécessaire et urgente. En 1976, l’adoption d’un nouvel article constitutionnel introduit un régime de financement paritaire et consacre le caractère obligatoire de l’assurance pour les travailleurs tout en précisant que la loi peut prévoir plusieurs exceptions. Un arrêté fédéral d’une validité de cinq ans exclut toutefois le patronat du financement durant la période transitoire.
    Le Parlement engage une procédure législative qui aboutit à l’adoption d’une nouvelle Loi fédérale sur l’assurance chômage (LACI) en 1982. D’après les auteurs, les débats sont marqués par quatre initiatives xénophobes qui rendent omniprésente la question de l’abus et «justifi[ent] sur la base de la rhétorique du juste milieu une politique restrictive en matière d’immigration» (p. 159). Le droit légal à des prestations de chômage comporte par conséquent de nombreuses exceptions qui s’appliquent à la population non résidente, comme c’est par exemple le cas des travailleurs frontaliers ou saisonniers. La LACI entérine également quatre nouveautés majeures, en partie déjà en vigueur durant la période transitoire: l’introduction d’une cotisation patronale dans le financement de l’assurance, le plafonnement du salaire assuré, la limitation de la participation financière des autorités à des circonstances exceptionnelles, la séparation entre encaissement et distribution (le premier étant pris en charge par les caisses de l’Assurance vieillesse et survivants – AVS – et le deuxième par les caisses de chômage). Le caractère involontaire de l’absence d’emploi, l’obligation d’accepter un travail convenable et le montant de l’indemnisation inférieur au salaire assuré caractérisent, dans la loi, cette nouvelle catégorie sociale du chômeur. Les auteurs ne précisent toutefois pas que cette catégorie repose aussi sur les sanctions prévues à l’encontre des chômeurs qui ne respectent pas les directives des offices cantonaux de l’emploi.
    L’ouvrage est particulièrement riche dans la description des débats et l’analyse des changements législatifs. Tabin et Togni parviennent à démontrer que la mise en place d’une assurance chômage découle d’un compromis entre acteurs sociaux, dont les termes sont façonnés au cours d’une période historique longue, caractérisée à la fois par des bouleversements et des continuités. Les auteurs apportent ainsi des éléments précieux pour une meilleure compréhension du fondement des politiques sociales. La lecture de leur ouvrage se révèle également intéressante pour saisir l’un des mécanismes – la gestion du chômage – œuvrant à l’intégration du mouvement ouvrier dans le corporatisme suisse. L’analyse proposée ne met toutefois pas en relation l’essor de l’assurance chômage avec le fait qu’à la différence d’autres pays européens, aucun système de sécurité sociale cohérent ne voit le jour en Suisse après la Seconde Guerre mondiale, ce qui aurait impliqué une autre conception des droits sociaux. De plus, l’institution d’une assurance chômage obligatoire est très tardive. Ce manque de perspective globale amène les auteurs à définir le caractère «social» de l’assurance chômage sur la base de critères restrictifs.
    Une discussion plus approfondie aurait été enfin souhaitable lorsque Tabin et Togni estiment que le caractère obligatoire de l’assurance «fait porter sur les victimes le prix du chômage et en dédouane totalement le patronat sinon par la fiction de la cotisation ‘patronale’ qui n’est rien d’autre qu’un salaire socialisé» (p. 179). En effet, si la création d’une assurance chômage obligatoire participe effectivement au processus de socialisation du salaire (les cotisations permettent le financement des prestations sociales), il n’en demeure pas moins qu’elle renchérit le coût du travail pour toutes les entreprises, indépendamment du fait qu’elles licencient ou pas. On regrettera enfin que des chiffres erronés concernant la cotisation dite de solidarité (confusion entre 1% et 1‰) aient pu amener les auteurs à considérer le montant en question comme étant «dérisoire» (p. 195).

  • Articles de presse

    Genève. Grève à Gate Gourmet. Une illustration de l’offensive patronale dans le secteur aérien

    Article paru dans la revue www.alencontre.org le 5.11.2013.
    3729295589Une grève est en cours à l’Aéroport international de Genève (AIG) depuis le 14 septembre 2013. Après celles de Swissport, Dnata et ISS Aviation en 2010, elle se déroule aujourd’hui chez Gate Gourmet, leader mondial de la restauration pour les compagnies aériennes. Le personnel soutenu par le Syndicat des services publics (SSP-VPOD) s’oppose à une dégradation drastique de ses conditions de travail. Ce type de lutte est assez exceptionnel en Suisse. En effet, les conflits de travail débouchent rarement sur une grève. De plus, les employeurs disposent de puissants moyens légaux pour limiter le recours à cet « instrument de lutte » des travailleurs. La lutte des grévistes de Gate Gourmet met en évidence l’inefficacité des actuelles Conventions collectives de travail (CCT) dans la prévention du dumping salarial. Pire, les employeurs peuvent jouer sur des CCT pour baisser les salaires, sous le regard bienveillant des pouvoirs politiques, unissant la droite et la « gauche ». Cet article a été publié dans le mensuel allemand SoZ. Un entretien avec les grévistes a été publié sur ce site en date du 31 octobre 2013.

  • Interviews

    Genève. Grève à Gate Gourmet. Une lutte qui suscite une large solidarité à l’aéroport

    Cet entretien avec des grévistes, conduit par Nicola Cianferoni & Camilla Mina, a été publié dans la revue À l’encontre (31.10.2013)
    L’Aéroport international de Genève (AIG) est à nouveau le théâtre d’une grève. Après les salarié·e·s de Swissport, Dnata et ISS Aviation en 2010, c’est à ceux de Gate Gourmet, l’un des leaders mondiaux de la restauration pour les compagnies aériennes, de monter au créneau. Et pour cause. Dans le cadre d’un vaste plan de restructuration, l’entreprise souhaite imposer une dégradation des conditionsde travail de son personnel basé respectivement à Genève (Cointrin) et à Zurich (un hub lié à celui de Francfort). Ce plan prévoit une baisse de la masse salariale (diminution des salaires, intensification du travail, suppression d’emplois, etc.) et une concentration des activités dans des aéroports ciblés. Il s’agit ainsi de réduire les «coûts opérationnels» pour rester concurrentiel face aux autres entreprises au service des compagnies aériennes.
    A l’Aéroport de Zurich, le syndicat SSP-VPOD a renoncé de négocier et a accepté la Convention collective de travail (CCT) proposée par la direction. La situation est en revanche différente à l’Aéroport de Genève, où le syndicat SSP-VPOD et le personnel massivement syndiqué rejettent en bloc ce nouveau plan. Face à cette résistance, Gate Gourmet a donc choisi de résilier la CCT pour la fin de l’année 2013, entraînant l’introduction de nouveaux contrats individuels pour le personnel. En réaction, une vingtaine de salarié·e·s se sont mis·e·s en grève dès le 14 septembre 2013. Un mois et demi plus tard, le conflit se trouve dans une situation de blocage: les grévistes tiennent bon bien que six d’entre eux, entre-temps, ont été licenciés avec effet immédiat. Une récolte de fonds est actuellement en cours. Il est possible de faire une donation sur le compte PostFinance 12-18077-3 avec la mention «grève Gate Gourmet».
    Ce 31 octobre 2013, lors d’un rassemblement, en présence de salarié·e·s d’autres entreprises, s’est tenue une conférence de presse devant l’aérogare. Les grévistes ont remis une résolution à la direction de l’Aéroport de Genève, appuyée par une pétition signée par 2025 salarié·e·s travaillant sur la plateforme aéroportuaire. Cette pétition demande une meilleure protection des conditions de travail par le renforcement des CCT existantes et leur extension à toutes les branches.
    Trois grévistes, Dominique, Théo et une autre souhaitant rester anonyme, se sont rendus à l’Université de Genève le 25 octobre 2013, lors du 42e jour de grève, pour partager leur combat avec les étudiant·e·s. Nous avons saisi cette occasion pour nous entretenir avec eux.

    Présence des grévistes le soir des élections genevoises le 6 octobre 2013.
    Présence des grévistes le soir des élections genevoises le 6 octobre 2013.

  • Articles de revue

    Répondre au dumping salarial par la grève? Le cas de l’Aéroport international de Genève (AIG)

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    Article publié dans la revue Les Mondes du Travail, n. 12, 2012/2, p. 65-76.
    Résumé: Des salarié·e·s de trois entreprises actives à l’Aéroport international de Genève (Swissport, Dnata et ISS Aviation) se sont mis·e·s en grève au cours de l’année 2010. Cet article souhaite montrer que leur mobilisation s’inscrit dans l’histoire des relations collectives de travail sur le site aéroportuaire, sans être la conséquence directe de la crise économique de 2008. Deux éléments d’explication sont proposés: d’une part, le développement d’un sentiment d’injustice lié à la faiblesse des rémunérations pour un métier très pénible, et, d’autre part, l’attitude du syndicat consistant à intégrer l’ensemble des salarié·e·s dans l’action collective. Le déroulement de ces conflits est néanmoins marqué par la pression que le chômage exerce sur le personnel.
    Mots clefs: Dumping salarial, grève, restructuration, syndicalisme de lutte, sous- traitance.
    Abstract: Some employees of three airport operating companies in Geneva (Swiss- port, Dnata and ISS Aviation) went to strike in 2010. This article aims to show that their mobilization is in line with the history of industrial relations on the airport, which is not the direct result of the economic crisis of 2008. Two explanations are proposed: firstly, employees developing a sense of injustice associated with low wages for their hardjob; secondly, the attitude of the trade union attempting to integrate all employees in the collective action. The course of these conflicts is marked however by the pressure of unemployment on employees.
    Keywords: Wage dumping, strike, restructuring, unionism based on struggle and agitation, outsourcing.

  • Articles de presse

    Les conditions de travail dans les centres d’appels en Suisse

    Article paru dans la revue www.alencontre.org (20.4.2012)

    Du 2 au 4 avril 2012 s’est tenu à Saint-Denis (Paris) le premier colloque international sur les centres d’appels visant à créer un réseau international de syndicalistes, salarié·e·s et spécialistes du secteur. Les syndicats Sud-PTT et CGT-Société d’Etudes, à l’initiative de cet événement, souhaitent ainsi créer un cadre propice aux échanges d’informations sur les conditions de travail et les expériences de lutte.[1]
    Car les centres d’appels se sont développés avant tout suite à la volonté, affichée par les entreprises, de réduire leurs coûts inhérents à la relation avec leur clientèle respective. Si tous les plateaux téléphoniques incluent les mêmes outils techniques (technologie, outils de travail, etc.) et managériaux (fixation d’objectifs de productivité, mise en place de concours, évaluations etc.) ainsi qu’organisationnels (tâches simples et répétitives), les témoignages ont néanmoins mis en évidence l’hétérogénéité des salaires, de l’intensité du travail, de la durée du temps de travail, de l’exercice des droits syndicaux, etc. d’un pays à l’autre, y compris lorsqu’il s’agit de plusieurs sites d’une même firme transnationale. Nous publions ci-dessous deux documents permettant d’éclairer la situation spécifique dans des centres d’appels en Suisse.
    Le premier renvoie à l’intervention de Nicola Cianferoni. Il a été invité afin d’expliquer la situation du secteur en Suisse dans la table ronde sur le thème: «Centres d’appel: les conditions de travail à travers le monde.» Chercheur en sociologie du travail à l’EESP de Lausanne, il connaît – entre autres – les centres d’appels pour y avoir travaillé trois ans comme salarié. En s’appuyant sur son expérience professionnelle au sein d’un centre d’appel sous-traitant d’une grande assurance, il a expliqué les raisons pour lesquelles certaines sociétés choisissent de délocaliser leurs centres d’appels en Suisse plutôt que dans les pays du Sud. Son exposé n’a pas manqué d’étonner les participants: ils n’imaginaient pas que dans «ce petit pays», réputé à l’étranger pour «sa richesse et son bien-être», les centres d’appel reproduisent la dureté des conditions de travail qui peut être repérée, par ailleurs, dans d’autres branches des services ou de l’industrie en Suisse.
    Le deuxième est la traduction d’un article du quotidien zurichois Tages-Anzeiger du 2 novembre 2009. Le journaliste y reproduit une discussion avec un inspecteur du travail et un ancien employé d’un centre d’appel de Zurich, Lido Kommunikation AG. Ce centre d’appel a été délocalisée de l’Allemagne vers la Suisse afin de contourner des dispositions de loi sur le télémarketing et sur le travail. L’article décrit des conditions de travail particulièrement sévères: surveillance des employé·e·s avec trois caméras vidéo, obligation de signaler le temps passé aux toilettes, etc.

  • Articles de revue

    Quand la modernisation produit de la souffrance. Le cas de La Poste suisse

    interrogations
    Article publié dans la revue ¿Interrogations?, n. 12, 2011/1, p. 79-96.

    Résumé

    La libéralisation du secteur postal initiée au début des années 1990 a amené La Poste suisse à décentraliser ses structures productives en réorganisant sa production, le but étant d’augmenter les cadences et de réduire les temps morts. Le facteur, sur lequel se concentrent ces mesures, ne parvient plus toujours à assurer la qualité de son travail qu’il associe à la relation avec les usagers, et redouble ses efforts pour pallier les défaillances de l’organisation du travail. Les souffrances qui en résultent sont aggravées par un conflit social latent qui ne trouve aucune expression collective et structurée. Ainsi, il convient d’interroger la possibilité de réduire ces souffrances par une réglementation accrue du secteur postal et la mise en place d’instances favorisant le développement de l’emprise des salariés sur leur travail.
    Mots clefs: Libéralisation, entreprise publique, restructuration, conditions de travail, conflit social

    Summury

    The liberalization of the postal sector initiated in the early 1990s led the Swiss Post to decentralize its structures by reorganizing its production. The aim was to increase the productivity and to reduce unproductive times. The postman, whose work is the main focus of these measures, is no longer able to ensure the quality of his work, which he associates to the relationship with users. In consequence, he redoubles his efforts to overcome the failures of the organization of work. This situation generates suffering that is exacerbated by a latent social conflict deprived of collective voice and structured expression. Thus, it should examine the possibility to reduce this suffering by an increased regulation of the postal sector and the development of employees’ control over their work.
    Keywords: Liberalization, public company, restructuring, working conditions, social conflict

  • Articles de presse

    Retour sur la grève chez ISS Aviation (Genève)

    Article publié en français dans la Revue virtuelle Alencontre (22.11.2010) et en italien dans le bimensuel Solidarietà (25.11.2010)
    La grève de 15 salarié·e·s qui a éclaté chez ISS Aviation à l’Aéroport International de Genève (AIG) à partir du 9 juillet s’est terminée le 9 novembre 2010. Cette grève a été provoquée par la décision d’ISS Aviation de résilier, unilatéralement, la Convention collective de travail (CCT), afin de diminuer les salaires en fin de carrière.

    Photo réalisée par Eric Roset, photographe RP

  • Travaux en progression

    Riorganizzazione del lavoro e salute dei salariati. Risultati di un’inchiesta alla posta svizzera

    Articolo pubblicato tra gli Atti della mattinata di studio del 23 gennaio 2010, la quale è stata organizzata dall’Associazione per la difesa del servizio pubblico (Canton Ticino) sul tema: “Pubblico e privato. Conseguenze della diversa natura giuridica su: qualità dei servizi, cittadini, impiego.”

    Problematica[1]

    La liberalizzazione dei servizi postali, il cui inizio risale alla fine degli anni ottanta[2], ha provocato sconvolgimenti di notevole importanza per le aziende del ramo. La produzione è stata riorganizzata secondo il paradigma della lean production, i tempi improduttivi sono stati ulteriormente ridotti mentre la gestione del personale è diventata più flessibile. La nostra inchiesta ha lo scopo di conoscere meglio l’impatto delle ristrutturazioni di un’ex regia federale – La Posta – sulla salute dei salariati e di valutare l’efficacia delle misure messe in atto dall’azienda per ridurre il rischio di malattie e infortuni.
    Un centro di distribuzione postale della svizzera romanda nel quale lavoravano 365 impiegati costituisce il « terreno sociologico » dell’indagine. Le analisi sono centrate soprattutto sul lavoro dei postini e si basano su dati empirici quantitativi e qualitativi (cinque interviste effettuate con degli impiegati e un questionario anonimo al quale ha risposto il 51,8% del personale) raccolti durante il mese di febbraio 2009, cioè pochi mesi prima della diminuzione drastica del volume di invii postali a causa della crisi economica. La direzione della Posta ha collaborato alla ricerca rispettando tuttavia il suo carattere indipendente e universitario.

  • Interviews

    Mattinata di studio dell’Associazione per la difesa del servizio pubblico (Canton Ticino)

    L’organizzazione del lavoro è dannosa per i salariati? Risultati di un’inchiesta alla Posta svizzera

    Nell’ambito di una tesi di master in socio-economia realizzata all’’Università di Ginevra, Nicola Cianferoni ha svolto un’inchiesta sulle cbndizioni di lavoro e la gestione delle assenze alla Posta svizzera, la quale sarà presentata il 23 gennaio 2010, in occasione della giornata di studio organizzata dall’Associazione per la difesa del servizio pubblico (ASP). La radiotelevisione della Svizzera italiana ha realizzato un servizio sul convegno ne Il Quotidiano (TSI, 23.02.2010). Il quindicinale Solidarietà ha invece colto l’occasione di porgli qualche domanda su un tema – la salute dei salariati – che fa sempre più discutere.