• Articles de revue

    What happens when working time is not recorded. Social policy lessons from a Swiss case study

    Bonvin, J.-M., Cianferoni, N., & Kempeneers, P. (2022). What happens when working time is not recorded. Social policy lessons from a Swiss case study. Sozialpolitik.Ch, 2022(2), Article 2.5. https://doi.org/10.18753/2297-8224-222 Cite

    Abstract

    The assessment of working time recording practices and their impacts on the workers’ well-being, work-life balance and health is lacking in the scientific literature with only rare exceptions. Nevertheless, this issue is becoming increasingly important especially in Switzerland. Despite the fact that the Labour Law requires to record all working hours, some categories of workers are released from this legal obligation, in particular those who benefit from more autonomy and flexible working schedules. This paper assesses the potential risk that differentiated working time regimes can have on workers’ health. The analyses are based on a sample from eight companies that apply these legal exemptions. The main outcome is that long working hours represent the main health risk factor for workers that do not record all their working hours.

    Keywords: Flexibility, health, labour law, time recording, working hours

    DOI: http://dx.doi.org/10.18753/2297-8224-222

  • Articles de revue

    Coping with digital market re-organization: How the hotel industry strategically responds to digital platform power

    Balsiger, P., Jammet, T., Cianferoni, N., & Surdez, M. (2022). Coping with digital market re-organization: How the hotel industry strategically responds to digital platform power. Competition & Change. https://doi.org/10.1177/10245294211055612

    Abstract

    How do organizations in a sector where powerful platforms have emerged cope with the new constraints and opportunities that platforms induce? A growing number of studies highlight the power of digital platforms to re-organize markets and thereby create new forms of dependence. But there are also indications that organizations are capable of countering platform power especially by demanding their regulation. This paper expands this view to investigate also strategies at the organizational level. It draws on the algorithmic game studies of strategic responses to environmental changes to study how organizations strategically respond to the rise of digital platforms. To show organizations’ capacities to cope with the new digital market environment, we use a qualitative case study of the Swiss hotel sector and its reactions to so-called online travel agencies, based on interviews with hotel managers and professional representatives. We distinguish between three types of hotels—small family-run, luxury, and chain hotels, and identify three types of strategic responses: bypassing, optimizing, and mitigating. Contrary to a platform power perspective, we find some evidence for organizations’ capacity to keep platforms at bay, by limiting dependence through mitigation, and platforms’ reach through bypassing. Hotels also learn to “play the algorithmic game” and take advantage of platforms’ technological affordances, but such strategies seem to accommodate platform power rather than countering it. Finally, we find that hotels with fewer resources (small family-run hotels) are less equipped to counter platform power, suggesting that platforms risk fostering existing hierarchies and segmentation in markets.

  • Articles de revue

    Le télétravail après la pandémie


    Le télétravail était un phénomène relativement discret, certes présent dans les entreprises depuis un peu plus d’une vingtaine d’années déjà. Il en sera probablement autrement après la pandémie. Cet événement majeur pour nos sociétés pourraient changer la configuration sur les lieux de travail les années à venir. Le télétravail pourrait devenir une dimension structurante de l’exercice de certaines activités relevant du secteur tertiaire quand les sociétés seront revenues à un fonctionnement normal. Cet article évoque le télétravail, de son émergence à son développement dans les années 1990 qui s’inscrivent dans un contexte social et historique marqué par la flexibilisation de l’emploi. Puis, à l’appui des données fournies par le Panel suisse des ménages (PSM), il apporte des éléments pour comprendre où, comment et par qui le télétravail a été pratiqué dans le contexte exceptionnel de la pandémie. Enfin, la partie conclusive proposera quelques pistes et hypothèses à retenir pour l’étude du télétravail, et de ses enjeux, au cours des années à venir.

    Cianferoni, N. (2021). Le télétravail après la pandémie : une nouvelle frontière dans la flexibilisation de l’emploi ?: Raison Présente, 218(2), 89–98. https://doi.org/10.3917/rpre.218.0089 Cite Download

    Disponible en version numérique sur Cairn.info

  • Articles de revue

    La pointeuse à l’épreuve de la dilatation des temps dans la grande distribution

    Cet article paraît dans la revue Temporalités, n° 31-32, 2020.
    En libre accès ici: https://doi.org/10.4000/temporalites.7685

    Les fonctions d’encadrement qui n’enregistrent pas le temps de travail connaissent un allongement de ce dernier. Une étude dans la grande distribution en Suisse révèle cependant que la dilatation du temps de travail des cadres est liée au fonctionnement des magasins et à la coordination des flux de clients et de marchandises, dans une entreprise où les activités productives sont éclatées et décentralisées. Le travail amené à la maison ou la fatigue accumulée ont pour conséquence de placer les cadres sous tension. Ainsi, la dilatation du temps de travail et la fragmentation des activités productives présupposent une division inégalitaire du travail domestique entre les sexes et implique un «coût social» en termes de renoncement à la vie sociale et familiale. Si l’abolition de la pointeuse n’apparaît pas comme étant la cause de l’allongement du temps de travail, cet outil de mesure n’est pas sans enjeux, car son absence permet d’occulter ce phénomène. Les contraintes sociales sont intériorisées sous la forme de choix personnels et favorisent l’apparition d’une forme de fatalisme qui semble s’imposer aux individus. Nous apportons trois explications à ce phénomène: l’idéologie de genre traditionnelle, la disponibilité temporelle corporative et/ou professionnelle spécifique aux cadres et la faiblesse structurelle du syndicalisme.

    Citation conseillée

    Cianferoni, N. (2020). La pointeuse à l’épreuve de la dilatation des temps dans la grande distribution. Temporalités, 31–32. https://doi.org/10.4000/temporalites.7685
  • Articles de revue

    La conflictualité du travail peut-elle se limiter au champ politique?

    Réflexions sur les référendums populaires en Suisse contre l’extension des horaires d’ouverture des magasins

    Cet article paraît dans le numéro 24-25 de la revue Les Mondes du Travail.

    Résumé

    La crise du syndicalisme s’est traduite en Suisse par un déplacement de la conflictualité du travail de l’entreprise vers le champ politique. Ce tournant stratégique est engagé par les centrales syndicales suisses au cours des années 1990. Dans le cas de la grande distribution, il se décline par le recours plus fréquent au référendum citoyen pour contester l’extension des horaires d’ouverture des magasins. Même si les travailleuses et travailleurs soutiennent le syndicat dans ces batailles référendaires, celui-ci ne parvient pas pour autant à remplir sa fonction dans la négociation collective et reste perçu comme un corps étranger au monde du travail. Cet article interroge l’efficacité d’une stratégie syndicale consistant à investir le champ politique à défaut d’organiser les travailleurs dans les entreprises.

    Citation conseillée

    Cianferoni, N. (2020). La conflictualité du travail peut-elle se limiter au champ politique? Réflexions sur les référendums populaires en Suisse contre l’extension des horaires d’ouverture des magasins. Les Mondes Du Travail, 24–25, 179–189. Cite Download
  • Articles de revue,  Travaux de recherche

    L’enregistrement simplifié du temps de travail doit être mieux encadré

    Certains actifs bénéficient d’un régime dérogatoire en matière d’enregistrement du temps de travail. Une étude montre qu’ils sont davantage concernés par des horaires longs et atypiques, rendant la conciliation entre travail et famille difficile. C’est ce que montre l’article paru en français et en allemand dans le numéro 11/92 de la revue La Vie économique / Die Volkswirtschaft éditée par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO).

    Résumé

    Un dispositif légal plus souple existe depuis 2016 en matière d’enregistrement du temps de travail. Lors de la révision de l’ordonnance 1 de la loi sur le travail (OLT 1), le Conseil fédéral a en effet décidé, en accord avec les partenaires sociaux, d’instituer un régime dérogatoire encadré par deux nouvelles dispositions. Tout d’abord, l’article 73a OLT 1 prévoit désormais la possibilité de ne plus enregistrer le temps de travail pour les travailleurs touchant un salaire brut annuel supérieur à 120 000 francs et disposant d’une grande autonomie dans l’organisation de leur travail, y compris dans l’aménagement de leurs horaires. D’autre part, l’article 73b OLT 1 prévoit la possibilité d’enregistrer uniquement la durée totale du travail quotidien pour les travailleurs disposant d’une autonomie significative en matière d’horaires de travail. Il importe cependant que l’esprit de la loi sur le travail (LTr) soit respecté en ce qui concerne la protection de la santé des travailleurs.

    Bonvin, J.-M., Cianferoni, N., & Kempeneers, P. (2019). L’enregistrement du temps de travail doit être mieux encadré. La Vie Économique, 11, 53–55. Cite Download

    Zusammenfassung

    Seit 2016 besteht ein flexiblerer gesetzlicher Rahmen für die Arbeitszeiterfassung. Bei der Revision der Verordnung 1 zum Arbeitsgesetz (ArGV 1) hat der Bundesrat im Einvernehmen mit den Sozialpartnern beschlossen, eine Ausnahmeregelung mit zwei neuen Bestimmungen einzuführen. Zum einen ist in Artikel 73a nun die Möglichkeit vorgesehen, auf die Arbeitszeiterfassung zu verzichten, sofern die betroffenen Arbeitnehmenden ein Bruttojahreseinkommen von mehr als 120’000 Franken beziehen und bei ihrer Arbeit über grosse Autonomie verfügen, einschliesslich bei der Festlegung ihrer Arbeitszeiten. Zum anderen kann gemäss Artikel 73b für Arbeitnehmende, die ihre Arbeitszeiten zu einem erheblichen Teil selber festlegen können, ausschliesslich die geleistete tägliche Arbeitszeit erfasst werden. Dabei gilt jedoch: Der Gesundheitsschutz der Beschäftigten muss dem Sinn und Geist des Arbeitsgesetzes (ArG) Rechnung tragen.

    Bonvin, J.-M., Cianferoni, N., & Kempeneers, P. (2019). Vereinfachte Arbeitszeiterfassung besser umsetzen und kontrollieren. La Vie Économique, 11, 53–55. Cite Download
  • Articles de revue

    La négociation sociale du temps de travail: évolutions de ses objets et de ses configurations dans le contexte suisse

    Cet article fait partie du numéro 26 de la revue Négociations, qui consacre un dossier spécial à la thématique  «Actualités de la négociation collective et du dialogue social».

    La contribution de Jean-Michel Bonvin, Nicola Cianferoni et Aris Martinelli étudie l’impact de la flexibilité temporelle sur les coordonnées de la négociation sociale dans le contexte suisse. Il s’agit notamment de voir à quel niveau – inter-organisationnel, intra-organisationnel ou interpersonnel – les diverses dimensions de cette flexibilité sont négociées et si les processus de décision prennent la forme d’une négociation distributive ou intégrative ou doivent au contraire être envisagés comme une prérogative des employeurs. Ces questions sont abordées à travers l’évocation de scènes ordinaires et d’épisodes conflictuels de négociation sociale au sein d’entreprises de l’industrie des machines et de la grande distribution.

    Téléchargez l’article de Jean-Michel Bonvin, Nicola Cianferoni et Aris Martinelli via la plateforme Cairn.info.

    Référence complète:

    Bonvin, J.-M., Cianferoni, N., & Martinelli, A. (2016). La négociation sociale du temps de travail. Evolutions de ses objets et de ses configurations dans le contexte suisse. Négociations, 26, 41–53.

  • Articles de revue

    À propos de «L’allocation universelle. Nouveau label de précarité»

    Note de lecture de l’ouvrage: Alaluf Mateo, L’allocation universelle. Nouveau label de précarité. Mons: Couleurs livres, 2014, p. 88.

    Les électeurs suisses devront se prononcer sur l’instauration d’une allocation universelle. L’aboutissement de l’initiative populaire «Pour un revenu de base inconditionnel», le 7 novembre 2013, représente un événement sans précédents. Voici la promesse de ses promoteurs: transformer la société de sorte à ce que chacun puisse travailler «librement». Pour atteindre cela, l’initiative propose de changr la constitution fédérale par l’adoption des articles suivants: «1. La Confédération veille à l’instauration d’un revenu de base inconditionnel; 2. Le revenu de base doit permettre à l’ensemble de la population de mener une existence digne et de participer à la vie publique; 3. La loi règle notamment le financement et le montant du revenu de base.»

    Aucun montant n’est précisé et sa fixation sera décidée le cas échéant par le parlement. Les promoteurs proposent néanmoins de le situer à 2500 francs par mois pour les adultes (soit l’équivalent de 41% du salaire médian de 6118 francs en 2012) et à 625 francs pour les enfants. Il est également utile de savoir, à titre indicatif, que le seuil de pauvreté est estimé à 2200 francs pour une personne seule [1], et que le syndicat UNIA avait proposé d’introduire un salaire minimum de 4000 francs par votation populaire en 2014.

    Sur leur site internet (http://inconditionnel.ch), les promoteurs de l’allocation universelle estiment que même fixé à 2500 francs, celle-ci permettra une existence inconditionnellement garantie en Suisse à l’horizon de 2050. «Avec ou sans activité lucrative, riche ou pauvre, en santé ou malade, seul ou vivant en communauté, peu importe. Pour la plupart des gens, le revenu de base ne signifie pas de l’argent supplémentaire, mais remplace le revenu existant. C’est l’inconditionnalité qui constitue la nouveauté.» Une sorte de révolution lente et silencieuse serait donc attendue pour les années à venir. Les mécanismes économiques et sociaux à même de permettre une telle transformation sociale restent à présents mystérieux.

    L’ouvrage L’allocation universelle. Nouveau label de précarité de Mateo Alaluf déconstruit ces promesses pour dévoiler ce qu’il estime être la véritable nature de l’allocation universelle: une machine de guerre contre l’Etat social et un facteur permettant une dérégulation massive du marché du travail. Un compte-rendu de cet ouvrage est certainement utile pour le débat en Suisse, où certains milieux de la gauche pourraient être séduits par cette initiative.

  • Articles de revue

    Les rapports de subordination au cœur de la cité par projets: étude de cas dans l’industrie des machines

    Cet article, rédigé par Jean-Michel Bonvin, Nicola Cianferoni et Morgane Kuehni, est paru dans le dossier «Les mille peaux du capitalisme» dans la revue L’homme et la société, 2015/01. Il est disponible sur la plateforme cairn.info.


    LHS_193_L204Résumé

    Cet article traite de l’impact de l’implantation de l’organisation par projets sur la relation de travail dans une entreprise de construction ferroviaire helvétique. Cette forme d’organisation remet en question l’échange « subordination vs sécurité » à l’œuvre dans le modèle taylorien faisant émerger des formes de précarité plus ou moins importantes pour les travailleurs, mais fait également place à une plus grande autonomie et responsabilité dans la manière d’organiser son travail. Partant d’entretiens semi-directifs menés auprès de salariés et responsables de ressources humaines, notre propos vise à souligner l’implantation partielle et sélective de ce mode d’organisation du travail qui ne supprime pas les rapports de subordination mais les transforme, contribuant à l’exacerbation des tensions à l’intérieur du groupe ouvrier. Prêtant une attention particulière à l’ancienneté, nous montrons que les critères de sélection et de promotion en vigueur dans l’entreprise sont particulièrement défavorables aux jeunes recrues qui font les frais de cette transformation inachevée tant sur le plan matériel que symbolique.

    LHS_195_L204Summary

    The paper investigates how the introduction of an organization by projects (in line with Boltanski and Chiapello’s projective city) impacts on the work relationships within a firm of the Swiss metal sector. Such an organization questions the classical Taylorian-Fordist wage relation based on the exchange « subordination at work vs. material security » : on the one hand, it induces forms of precariousness among workers ; on the other hand, it creates spaces for more autonomy and responsibility at work. On the basis of semi-structured interviews with workers and human resource managers, the paper shows that the implantation of the organization by projects has been only partial and selective in the investigated firm, that it has not abrogated subordination but transformed its concrete modalities. This has exacerbated tensions among workers, especially along seniority lines. Indeed, the selection and promotion criteria mobilized in the firm penalize young workers who are the main losers of this partial transformation, both in material and symbolic terms.

  • Articles de revue

    Répondre au dumping salarial par la grève? Le cas de l’Aéroport international de Genève (AIG)

    Schermata 2013-10-09 alle 09.21.17
    Article publié dans la revue Les Mondes du Travail, n. 12, 2012/2, p. 65-76.
    Résumé: Des salarié·e·s de trois entreprises actives à l’Aéroport international de Genève (Swissport, Dnata et ISS Aviation) se sont mis·e·s en grève au cours de l’année 2010. Cet article souhaite montrer que leur mobilisation s’inscrit dans l’histoire des relations collectives de travail sur le site aéroportuaire, sans être la conséquence directe de la crise économique de 2008. Deux éléments d’explication sont proposés: d’une part, le développement d’un sentiment d’injustice lié à la faiblesse des rémunérations pour un métier très pénible, et, d’autre part, l’attitude du syndicat consistant à intégrer l’ensemble des salarié·e·s dans l’action collective. Le déroulement de ces conflits est néanmoins marqué par la pression que le chômage exerce sur le personnel.
    Mots clefs: Dumping salarial, grève, restructuration, syndicalisme de lutte, sous- traitance.
    Abstract: Some employees of three airport operating companies in Geneva (Swiss- port, Dnata and ISS Aviation) went to strike in 2010. This article aims to show that their mobilization is in line with the history of industrial relations on the airport, which is not the direct result of the economic crisis of 2008. Two explanations are proposed: firstly, employees developing a sense of injustice associated with low wages for their hardjob; secondly, the attitude of the trade union attempting to integrate all employees in the collective action. The course of these conflicts is marked however by the pressure of unemployment on employees.
    Keywords: Wage dumping, strike, restructuring, unionism based on struggle and agitation, outsourcing.