• Rapports scientifiques

    Résultats pour la Suisse du Flash Eurobarometer 2022 – OSH Pulse survey

    Enquête sur la santé au travail et la sécurité dans les entreprises

    L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) a commandé une enquête d’opinion dans le cadre de son dispositif Flash Eurobarometer – OSH Pulse survey en 2022 dans le but de mieux connaître l’état de mise en oeuvre de la numérisation dans les entreprises, ses impacts sur le travail et notamment les risques psychosociaux, la santé auto-évaluée, ainsi que l’opinion des travailleuses et travailleurs sur les mesures de SST en vigueur dans les entreprises.

    Le SECO a repris le design d’enquête élaboré par EU-OSHA pour mener une enquête suisse.

    Auteur: Nicola Cianferoni
    Éditeur: Direction du travail | Conditions de travail

    Résultats pour la Suisse du Flash Eurobarometer 2022 – OSH Pulse survey

  • Notes de lecture

    Note de lecture de “Les enquêtes ouvrières dans l’Europe contemporaine” (La Découverte, 2019)

    Cianferoni, N., note de lecture de: Eric Geerkens, Nicolas Hatzfeld, Isabelle Lespinet-Moret, Xavier Vigna (coord.). Les enquêtes ouvrières dans l’Europe contemporaine: entre pratiques scientifiques et passions politiques (Paris: La Découverte, 455 p.), Les Mondes du Travail, n°127, 2021, p. 197-200.

    Ce livre coordonné par Éric Geerkens, Nicolas Hatzfeld, Isabelle Lespinet-Moret et Xavier Vigna rassemble des travaux divers, fouillés empirique- ment, qui portent sur l’enquête ouvrière au 19ème et 20ème siècle. Comme l’indique l’introduction, l’enquête se distingue « de l’étude, par le contact avec la réalité observée ; du témoignage, par la dis- tance qu’entraîne la dissociation de l’auteur et du sujet et le caractère méthodique des réflexions déployées » (p. 6). La réalité que cible l’enquête ouvrière est issue de l’industrialisation qui boule- verse et modernise les sociétés, en plongeant une partie de la population laborieuse dans le paupé- risme. Le livre délivre la très grande diversité des actrices et acteurs, des thématiques, desseins et méthodes mobilisées dans ces enquêtes ayant pour objet la condition de la classe ouvrière. Loin de porter seulement sur les conditions de travail dans les usines, elles prennent en compte aussi d’autres aspects comme le logement, les pratiques de consommation, la santé et l’hygiène, les loisirs, la sociabilité ou encore les pratiques militantes. En dépit des nombreuses contributions riches et ori- ginales, le livre est très hétéroclite et n’aborde ni certaines thématiques (comme la spécificité du travail migrant et celui dans les colonies, le mou- vement ouvrier et son lien avec le quotidien des ouvriers, la condition ouvrière sous le fascisme, etc.), ni certains pays (comme l’Allemagne ou l’Es- pagne). Remarquons également que certaines thé- matiques comme le travail des femmes auraient pu être développées davantage. Enfin, force est de constater que la classe ouvrière est évoquée sans préciser s’il s’agit-il d’un groupe social fondé sur un certain type de travail (manuel), sur une activité socio-économique ou sur un rapport social.

  • Articles de revue,  Travaux de recherche

    L’enregistrement simplifié du temps de travail doit être mieux encadré

    Certains actifs bénéficient d’un régime dérogatoire en matière d’enregistrement du temps de travail. Une étude montre qu’ils sont davantage concernés par des horaires longs et atypiques, rendant la conciliation entre travail et famille difficile. C’est ce que montre l’article paru en français et en allemand dans le numéro 11/92 de la revue La Vie économique / Die Volkswirtschaft éditée par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO).

    Résumé

    Un dispositif légal plus souple existe depuis 2016 en matière d’enregistrement du temps de travail. Lors de la révision de l’ordonnance 1 de la loi sur le travail (OLT 1), le Conseil fédéral a en effet décidé, en accord avec les partenaires sociaux, d’instituer un régime dérogatoire encadré par deux nouvelles dispositions. Tout d’abord, l’article 73a OLT 1 prévoit désormais la possibilité de ne plus enregistrer le temps de travail pour les travailleurs touchant un salaire brut annuel supérieur à 120 000 francs et disposant d’une grande autonomie dans l’organisation de leur travail, y compris dans l’aménagement de leurs horaires. D’autre part, l’article 73b OLT 1 prévoit la possibilité d’enregistrer uniquement la durée totale du travail quotidien pour les travailleurs disposant d’une autonomie significative en matière d’horaires de travail. Il importe cependant que l’esprit de la loi sur le travail (LTr) soit respecté en ce qui concerne la protection de la santé des travailleurs.

    Bonvin, J.-M., Cianferoni, N., & Kempeneers, P. (2019). L’enregistrement du temps de travail doit être mieux encadré. La Vie Économique, 11, 53–55. Cite Download

    Zusammenfassung

    Seit 2016 besteht ein flexiblerer gesetzlicher Rahmen für die Arbeitszeiterfassung. Bei der Revision der Verordnung 1 zum Arbeitsgesetz (ArGV 1) hat der Bundesrat im Einvernehmen mit den Sozialpartnern beschlossen, eine Ausnahmeregelung mit zwei neuen Bestimmungen einzuführen. Zum einen ist in Artikel 73a nun die Möglichkeit vorgesehen, auf die Arbeitszeiterfassung zu verzichten, sofern die betroffenen Arbeitnehmenden ein Bruttojahreseinkommen von mehr als 120’000 Franken beziehen und bei ihrer Arbeit über grosse Autonomie verfügen, einschliesslich bei der Festlegung ihrer Arbeitszeiten. Zum anderen kann gemäss Artikel 73b für Arbeitnehmende, die ihre Arbeitszeiten zu einem erheblichen Teil selber festlegen können, ausschliesslich die geleistete tägliche Arbeitszeit erfasst werden. Dabei gilt jedoch: Der Gesundheitsschutz der Beschäftigten muss dem Sinn und Geist des Arbeitsgesetzes (ArG) Rechnung tragen.

    Bonvin, J.-M., Cianferoni, N., & Kempeneers, P. (2019). Vereinfachte Arbeitszeiterfassung besser umsetzen und kontrollieren. La Vie Économique, 11, 53–55. Cite Download
  • Livres

    Journée de travail: le grand bon en arrière?

    Le sociologue Nicola Cianferoni a étudié l’organisation du travail au sein de deux géants de la grande distribution. Il y perçoit les signes d’une rupture historique: l’amorce d’une tendance à l’allongement du temps de labeur.

    Interview paru dans l’hebdomadaire Services publics le 17.1.2020.

    Par Guy Zurkinden

    Le secteur que vous étudiez est soumis à un profond chamboulement…

    Nicola Cianferoni – La grande distribution s’est fortement développée au lendemain de la 2e Guerre Mondiale dans un contexte de croissance démographique, d’urbanisation et de hausse du pouvoir d’achat. Aujourd’hui, elle est confrontée à un chiffre d’affaires qui stagne et à une concurrence qui s’exacerbe avec l’essor du commerce en ligne, l’arrivée des hard discounts, les nouvelles habitudes des consommateurs, etc. Les marges sont donc sous pression. Dans un magasin, 80% des coûts sont liés au personnel. Pour maintenir la rentabilité, les directions diminuent le nombre d’emplois et changent l’organisation du travail. Elles exigent plus de flexibilité en favorisant l’engagement à temps partiel, en introduisant la polyvalence (pour assurer le remplacement des collègues) et en annualisant les horaires de travail. Tout ceci a pour but d’ajuster au plus près la main-d’œuvre aux flux de marchandises et de clients.

  • Conférence sur le temps de travail pour UNIA – Groupe Migration à La Chaux-de-Fonds

    La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale? Réflexions à partir d’une étude sur la grande distribution suisse et d’autres recherches sur les conditions de travail

    Les études empiriques sur la condition des travailleuses et travailleurs sont fort précieuses: elles aident à comprendre autant leurs conditions dans les coulisses de la production que les dynamiques en cours au niveau des rapports sociaux. C’est précisément ce que Nicola Cianferoni propose dans son livre Travailler dans la grande distribution. La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale? paru aux éditions Seismo (Genève et Zurich) en septembre 2019. À l’appui de 78 entretiens réalisés avec des dirigeants, des travailleuses et travailleurs de divers échelons hiérarchiques et des secrétaires syndicaux, il constate que la journée de travail prend une place de plus en plus centrale dans la vie sociale. Les trois phénomènes qu’il observe empiriquement de l’intensification, la disponibilité temporelle et la déqualification se produisent dans un contexte où le temps de travail a cessé de diminuer depuis les années 1990 – voire même où il augmente pour certaines catégories du personnel. À l’appui de cette longue enquête sur les supermarchés et d’autres recherches qu’il a mené sur les conditions de travail, l’auteur apportera des éclairages sur les raisons pour lesquelles le temps de travail tend à devenir plus important dans les pratiques quotidiennes des salarié·e·s, comment cela est vécu par les groupes sociaux directement concernés (les hommes et les femmes ainsi que les différents échelons hiérarchiques), et dans quelle mesure la réduction du temps de travail pourrait redevenir actuelle dans les années à venir.

     

  • Présentation de mon livre aux Journées socio-anthropologiques genevoises

    Travailler dans la grande distribution. La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale?

    Nicola Cianferoni, post-doctorant à l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève et à l’Institut de sociologie de l’Université de Neuchâtel

    Les études empiriques sur la condition des travailleuses et travailleurs sont fort précieuses : elles aident à comprendre autant leurs conditions dans les coulisses de la production que les dynamiques en cours au niveau des rapports sociaux. C’est précisément ce que Nicola Cianferoni propose dans son livre Travailler dans la grande distribution. La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale ? paru aux éditions Seismo (Genève et Zurich) en septembre 2019. À l’appui de 78 entretiens réalisés avec des dirigeants, des travailleuses et travailleurs de divers échelons hiérarchiques et des secrétaires syndicaux, il constate que la journée de travail prend une place de plus en plus centrale dans la vie sociale. Les trois phénomènes qu’il observe empiriquement de l’intensification, la disponibilité temporelle et la déqualification se produisent dans un contexte où le temps de travail a cessé de diminuer depuis les années 1990 – voire même où il augmente pour certaines catégories du personnel. Tout cela le conduit à interroger la place que prendra la journée de travail dans les années à venir.

    Salle A006 (Rue Prévost-Martin 28, bâtiment A, rez-de-chaussée