• Conférence sur le temps de travail pour UNIA – Groupe Migration à La Chaux-de-Fonds

    La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale? Réflexions à partir d’une étude sur la grande distribution suisse et d’autres recherches sur les conditions de travail

    Les études empiriques sur la condition des travailleuses et travailleurs sont fort précieuses: elles aident à comprendre autant leurs conditions dans les coulisses de la production que les dynamiques en cours au niveau des rapports sociaux. C’est précisément ce que Nicola Cianferoni propose dans son livre Travailler dans la grande distribution. La journée de travail va-t-elle redevenir une question sociale? paru aux éditions Seismo (Genève et Zurich) en septembre 2019. À l’appui de 78 entretiens réalisés avec des dirigeants, des travailleuses et travailleurs de divers échelons hiérarchiques et des secrétaires syndicaux, il constate que la journée de travail prend une place de plus en plus centrale dans la vie sociale. Les trois phénomènes qu’il observe empiriquement de l’intensification, la disponibilité temporelle et la déqualification se produisent dans un contexte où le temps de travail a cessé de diminuer depuis les années 1990 – voire même où il augmente pour certaines catégories du personnel. À l’appui de cette longue enquête sur les supermarchés et d’autres recherches qu’il a mené sur les conditions de travail, l’auteur apportera des éclairages sur les raisons pour lesquelles le temps de travail tend à devenir plus important dans les pratiques quotidiennes des salarié·e·s, comment cela est vécu par les groupes sociaux directement concernés (les hommes et les femmes ainsi que les différents échelons hiérarchiques), et dans quelle mesure la réduction du temps de travail pourrait redevenir actuelle dans les années à venir.

     

  • Colloques

    L’entreprise contemporaine en mutation: quel impact sur la motivation et le bien-être des travailleurs?

    Journée de conférences du CESCAP

    Jeudi 27 novembre 2014 à la Haute école de travail social et de la santé | EESP de Lausanne
    dffa1a186fLe monde du travail contemporain est en pleine mutation. Les entreprises connaissent des restructurations importantes de leur appareil de production, qui induisent le plus souvent une pression accrue à la performance et à la productivité. Les salarié-e-s sont ainsi amené-e-s à travailler de manière plus flexible et à s’impliquer de plus en plus pour répondre aux exigences de compétitivité. Comment le bien-être au sens large (les droits, l’épanouissement au travail, la santé, la sécurité de l’emploi, etc.) et la motivation des travailleurs-euses (implication au travail, attachement à l’entreprise, etc.) évoluent-ils dans ce contexte ? Cette question servira de fil rouge à nos
    débats. Lors de cette journée seront présentés les résultats d’une étude de grande ampleur menée au sein du CESCAP, portant sur les pratiques de flexibilité et leur impact dans deux secteurs clés de l’économie suisse : le commerce de détail et l’industrie des machines. Ces résultats seront mis en perspective par les interventions de deux expert-e-s des questions du marché du travail:
    > Sergio Rossi, Professeur ordinaire à l’Université de Fribourg, où il dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire, il est l’auteur entre autres de Macroéconomie monétaire: théories et politiques, Bruxelles, Bruylant, 2008 et Economic and Financial Crises: A New Macroeconomic Analysis, Basingstoke: Palgrave Macmillan, à paraître en 2015 (avec A. Cencini).
    > Bénédicte Zimmermann, Directrice du Centre Georg Simmel à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), elle est notamment l’auteur de Ce que travailler veut dire, Paris, Economica, 2014 (2e édition) et co-éditrice de La liberté au prisme des capacités. Amartya Sen au-delà du libéralisme, Paris, EHESS, 2008 (avec J. De Munck). Cette conférence s’adresse à la fois au monde académique (enseignant-e-s, chercheur-e-s et étudiant-e-s) et à celui du travail (employeurs, personnel, partenaires sociaux, etc.).
    Téléchargez le programme de la journée ainsi que la présentation des intervenant-e-s:
    – Sergio Rossi: L’industrie des machines et le commerce de détail en suisse: une analyse d’ordre macroéconomique
    – Morgane Kuehni & Aris Martinelli: Les transformations de l’industrie des machines et leur impact sur le bien-être et la motivation du personnel
    – Nicola Cianferoni: La flexibilisation du travail dans le commerce de détail: quels effets sur l’implication des salarié-e-s?
    – Bénédicte Zimmermann: Le travail à l’aune des capabilités
    Comité d’organisation: Jean-Michel Bonvin, Nicola Cianferoni, Aris Martinelli – CESCAP
    Contact: Nicola Cianferoni, nicola.cianferoni(at)eesp.ch, 021 651 03 53

  • Notes de lecture

    À propos de « Les damnées de la caisse. Grève dans un hypermarché », ouvrage de Marlène Benquet

    Les damnées de la caisseMarlène Benquet, Les damnées de la caisse. Grève dans un hypermarché, Editions du Croquant, Bellecombe-en-Bauges, 2011, 238 pages.

    Note de lecture publiée dans la revue Négociations, n. 18, 2012/2, p. 137-140.

    En 2008, un conflit «improbable» dans un hypermarché situé dans un quartier populaire de Marseille attire l’attention de Marlène Benquet. En effet, la première grève interenseigne et intersyndicale ne se termine pas le jour même comme le prévoient les organisateurs, mais se prolonge durant 16 jours sur la base de trois revendications : une prime exceptionnelle de 250 euros, la possibilité de travailler à plein-temps pour le personnel employé à temps partiel contraint et l’augmentation des tickets-restaurants de 3,05 à 5 euros. Interrogée par ces événements, l’auteure décide de se rendre à Marseille alors même qu’elle travaille à la caisse d’un hypermarché resté à l’écart de cette journée de mobilisation (dans le cadre d’un doctorat effectué à l’EHESS de Paris) (1). Dans le but de mieux saisir les enjeux locaux, régionaux et nationaux de la négociation collective entre organisations syndicales et patronales, elle réalise des entretiens et récolte des matériaux qui l’amènent à considérer que la mise en évidence des «facteurs structurels et objectifs (…) ne permet pas de rendre compte du temps et de l’espace d’une mobilisation» (p. 16).