• Interviews,  Livres

    Intervention en direct à la radio RTS dans l’émission “Tribu”

    Travailler dans le domaine très compétitif de la grande distribution, quʹest-ce que ça signifie aujourdʹhui? Comme les caissières font-elles faces à lʹautomatisation de leur métier? Ont-elles encore lʹopportunité de prendre du temps avec les clients? Les explications de Nicola Cianferoni, sociologue du travail et auteur de lʹouvrage “Travailler dans la grande distribution” aux éditions Seismo.

    «La journée de travail va redevenir une question sociale, peut-être, parce que [pour les travailleuses et travailleurs] c’est de plus en plus dur. Ils doivent travailler de plus en plus d’heures et plus intensément.» (5 min)

    «Aujourd’hui la grande majorité des cliente·e·s sont des travailleuses et travailleurs. On revient donc au questionnement initial sur la journée de travail. Les travailleuses et travailleurs doivent non seulement être davantage disponibles sur les lieux de travail, les cadres avec des longues heures, les employés avec des horaires très flexibles. En effet, à cela s’ajoute encore le travail domestique, où les inégalités sont encore importantes, et de surcroît le temps nécessaire à la coproduction des services.» (20 min)

    RTS, La Première, “Tribu”, 19.9.2019, 25 min.

    “Tribu” est une émission sociétale de la Radio Télévision Suisse (RTS) – La Première. Au travers de ses invités, jour après jour, elle pose une pièce du puzzle de notre société jusqu’à laisser apparaître l’image finale du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. “Tribu” explore la société suisse, mais, plus largement, la société occidentale contemporaine et questionne cette dernière: quelles sont les raisons qui nous poussent à agir ou à réagir comme nous le faisons actuellement dans notre quotidien?

  • Articles de presse,  Livres

    Le retour de la journée de travail dans la question sociale du 21e siècle

    Cet article est paru dans le Cahier émancipationS du bimensuel SolidaritéS n° 355 le 29.8.2019.

    D’un objet hautement conflictuel de la lutte des classes, le temps de travail a été relégué en deuxième plan au fil des années, derrière des nouveaux enjeux liés à la flexibilité, aux risques psychosociaux ou aux inégalités entre les sexes.

    Le néolibéralisme a profondément changé le travail et l’emploi dans nos sociétés. Dans une perspective d’émancipation sociale, il est indispensable de comprendre ses impacts sur ce que Friedrich Engels avait défini comme « la situation de la classe laborieuse » (1). Aujourd’hui, cette classe laborieuse ne se trouve plus seulement dans les usines à fabrication industrielle, mais aussi dans les centres d’appels, les hôpitaux, les supermarchés, etc.

    Je vais décrire brièvement les trois phénomènes de l’intensification, la disponibilité temporelle et la déqualification que j’ai observés empiriquement. Ils ne représentent pas une nouveauté en tant que telle. La prise en compte de la période historique actuelle me conduit cependant à questionner l’évolution de la journée de travail dans les rapports sociaux de classes.